16 avril 2014

Lacanau au soleil, Hourtin sous la pluie.

Dimanche 2 mars.

S'endormir sous les étoiles c'est merveilleux, mais qui dit ciel dégagé dit baisse des températures la nuit surtout en février, je m'en suis aperçu étant réveillé vers 4 ou 5 h par le froid. 



Au début j'ai été surpris pensant que c'était juste dû à l'absence de la tente, qui au mieux fait gagner 2°, mais avec les premières lueurs au dessus de la pinède, lorsque je me suis extrait du sursac, j'ai compris, en effet la housse anti-pluie protégeant le sac à dos est recouverte de givre, la température est tombée en dessous de 0°.


Je patiente au fond du duvet au creux de la dune, jusqu'à ce que le soleil vienne me caresser le bout du nez.
Ce matin je suis prêt à partir plus tôt que d'habitude, réveillé par le soleil, pas de tente à replier. 
La dune est magnifique à cette heure matinale, le soleil levant apporte un bel éclairage rasant accentuant le relief.





Direction la plage pour une belle matinée sur le sable, je passe le sommet de la dune, arrive au bord à l'endroit où elle a été taillée par les vagues, et aujourd'hui la plage est 6 à 8 mètres en contrebas pratiquement à la verticale, j'hésite un peu mais n'ayant pas envie de faire des centaines de mètres pour trouver un accès moins périlleux, je reprends la méthode toboggan de la veille car il n'y a pas beaucoup de risque, les talons dans le sable pour freiner la glissade j'arrive vite fait en bas sur une plage encore à l'ombre, plus de soleil pour me réchauffer, il faudra patienter encore une demi heure. 


Déjà au loin, Lacanau se réveille, avec un océan qui retrouve son calme.



Je reprends ma marche sur la plage et ai droit bientôt à une belle surprise, une magnifique épave sortie du sable, j'attends un petit quart d'heure l'arrivée du soleil sur ce bateau fantôme pour prendre quelques photos, difficile de dire de quel type de navire il s'agit, de guerre ou marchand.
































Les dernières tempêtes ont permis l'apparition de telles épaves mais aussi de véritables trésors archéologiques comme on a pu le voir dans les journaux. Si la tempête fait revivre ce navire, elle continue la destruction d'un blockhaus un peu plus loin.














Là encore une surprise, ce blockhaus a glissé depuis le haut de la dune et s'est disloqué en arrivant sur la plage, le tag en deux morceaux en est la preuve, et c'est en faisant le tour que j'aperçois à l'intérieur les restes d'une mitrailleuse allemande de la seconde guerre mondiale.


La plage paraît plus vivante que la pinède, avec la présence de l'eau qui modifie des détails à chaque instant, les oiseaux y sont nombreux à voler à quelques mètres au dessus des vagues.
















Une nouvelle épave commence à surgir un peu plus loin et preuve que la mer a emmené beaucoup de sable, on aperçoit la roche sur laquelle repose la dune.




Après 8 km, en arrivant à proximité de Carcans-Plage les premiers promeneurs font leur apparition, certains en simple balade avec les enfants, d'autres avec des sacs partis à la récupération de divers objets parmi les détritus, souvent des morceaux de bois flotté, de filets, de flotteurs, autant d'éléments pour de la décoration de style marin, sans oublier de temps en temps le détecteur muni de sa « poêle à frire » à la recherche de monnaie ou bijoux perdus par les touristes l'été dernier et enfouis dans le sable, ou qui sait d'objets plus rares.



Étant en fin de matinée, comme hier je délaisse la plage pour éviter les risques liés à la marée montante et retrouve les pistes cyclables, je marcherai encore une petite heure sur ce chemin de bitume avant de me poser pour le pique-nique, parti de bonne heure je m'accorde une longue pause sous un soleil qui commence à jouer à cache-cache et un ciel qui s'assombrit très sérieusement au loin ne laissant présager rien de bon pour la suite, mais je commence à en avoir une certaine habitude.



Quand je passe la maison forestière du Crohot de Cavalles, le soleil a disparu définitivement, je délaisse la piste cyclable au profit d'un chemin forestier bien rectiligne et plus direct sur 6 km avant de la retrouver plus loin et avec elle je retrouve aussi mon amie la pluie qui commençait à me manquer.







Elle m'accompagnera jusqu'à Hourtin-Plage et hélas aussi la nuit prochaine.





Comme prévu, Hourtin-Plage est désert, j'en fais le tour et reprend la route forestière au nord à la recherche d'un endroit à l'abri pour monter ma tente, malheureusement des panneaux «propriété privé – défense de pénétrer» m'incitent à renoncer à camper là, toute cette partie de forêt est privée. Compte tenu du temps qui sévit ce soir, les risques d'être surpris ici sont infimes, mais malgré tout je préfère retourner vers Hourtin-Plage où je vais installer mon bivouac près des habitations, vides, sous les arbres.


Une installation sous la pluie avec tout ce qui s'en suit et mille précautions pour mouiller au minimum mes affaires, je me prépare déjà à un réveil pour le moins humide et même avec le froid ma dernière nuit passée sous les étoiles m'a paru plus douce.






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